C’est en 1905 que la municipalité de Saumur, sous la direction du docteur Peton, décide d’implanter une école dans le quartier indigent de Fenêt. A cette époque, le Fenêt est le faubourg populaire de la ville. Les artisans, les ouvriers, les chômeurs s’entassent dans des logements vétustes et dépourvus de tout confort.
1905 est l’année de la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Pour construire l’école, un terrain appartenant à la congrégation des Pères de Chavagnes exproprié par James Combier vingt ans plus tôt, est récupéré. Par la suite, le projet est confié à l’architecte diocésain… ! Monsieur Jules Dussauze [1] dresse les plans de deux écoles symétriques, l’une pour les filles et l’autre pour les garçons, de trois classes chacune, chaque classe pouvant recevoir 50 élèves. On a vu grand : les deux écoles ont été prévues pour accueillir plus de 300 élèves.
La première rentrée des classes se fera le jour de l’inauguration le 24 septembre 1907. Deux enseignants, messieurs Apparu et Robert ont été nommés chez les garçons et deux enseignantes, mesdemoiselles Delage et Apparu chez les filles, on en déduit que l’école ne démarre qu’avec quatre classes. On a peu de renseignements sur ses premières années de fonctionnement.
L’école du quai de Limoges, comme on l’appelle alors, est réquisitionnée lors de la guerre 1914 – 1918 et transformée en hôpital auxiliaire pour accueillir les blessés qui arrivent du front.
Elle est à nouveau réquisitionnée en 1939. On installe les filles dans l’école maternelle de la rue du Bellay et les garçons dans l’ancienne école maternelle de la rue Jean Jaurès. Les deux enseignantes de l’école des filles s’illustrent pendant l’occupation. Madame Hamon, dont le mari est communiste, est arrêtée en pleine classe et jetée en prison. Elle ne sera pas abandonnée par sa collègue, la directrice, mademoiselle Mallet, qui, chaque semaine, se rendra à la prison du Pré-Pigeon d’Angers pour apporter son soutien aux résistants arrêtés.
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| Mademoiselle Mallet |
En 1970, l’école des garçons de 3 classes et celle des filles de 2 classes fusionnent pour donner naissance à une école mixte de 4 classes. Neuf ans plus tard, l’école prend le nom du célèbre fabuliste « Jean de la Fontaine ».
En 1992, l’école Jean de la Fontaine voit son existence très menacée. Il n’y a plus que 23 élèves en primaire ! A cela s’ajoutent des projets urbanistiques très inquiétants. Elle devra sa survie, cette fois, à l’arrivée des enfants de la maternelle de la rue du Bellay qui ferme ses portes.
Les effectifs se sont depuis stabilisés. L’année 1997 est même marquée par une ouverture de classe. Aujourd’hui, et grâce à la rénovation du quartier de Fenêt, l’école Jean de La Fontaine compte une centaine d’élèves répartis en 4 classes.
[1] On lui doit également le bâtiment de la Poste à Saumur
Photos de l'école novembre 2016
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